Hier matin, à l’école Jules Ferry des enfants ont pleuré, des enfants français et des enfants ukrainiens qui se disaient au revoir et qui échangeaient leurs numéros de téléphone, adresses mail ou autres possibilités de lien pour que l’amitié se prolonge et pour qu’on ne s’oublie pas.
Hier après-midi il y a eu cette fête bouleversante au gîte, à la fois triste et joyeuse, mais pleine d’espoir. On s’est beaucoup embrassé. Et puis il y a eu l’anniversaire de Dina… 9 ans.
Ce matin, à 6h, ils sont repartis pour l’Ukraine. Ils voyageront jusqu’à lundi midi. Ces enfants sont allés à, l’école pendant cinq semaines à Tomblaine, pour la première fois de leur vie. Nous étions tristes, mais nous savons que nous leur avons offert cinq semaines de bonheur. Nous n’oublierons pas leurs rires, leurs sourires, leurs jeux espiègles d’enfants…
Nous leur avons demandé de continuer à bien travailler à l’école, même si les conditions seront difficiles. Alla, l’accompagnatrice Ukrainienne, nous a dit que désormais nous sommes de la même famille, c’est le sentiment que nous partageons avec tous les formidables bénévoles qui se sont investis généreusement pour que cet accueil soit réussi.
La folie meurtrière des hommes fait que le monde se déchire partout sur la planète et chaque nouveau drame, qui touche les populations civiles, par sa soudaine violence, par l’effroi, l’abomination, l’insupportable cynisme, a tendance à nous faire oublier le précédent. Ces familles vivent le malheur au quotidien et cela finit par être terriblement banalisé, pour ne pas dire oublié... On vole à ces enfants le temps de l’enfance, le droit à l’insouciance, le droit à l’instruction, le plus infime espoir d’un improbable avenir.
On s’est promis qu’on se reverra, on s’est promis qu’on ne s’oubliera pas.